Strixbubo
2/20/2005 8:39:00 AM
Je doute que l'élargissement de Bruxelles aux six communes à facilités
soit une réponse adéquate au problème posé par la cour d'arbitrage.
L'arrêt souligne en somme l'incohérence institutionnelle d'un
arrondissement électoral et judiciaire à cheval sur deux régions et deux
provinces.
Mais le projet de scission de l'arrondissement n'y répond pas davantage.
La scission aggraverait la situation, privant plus de cent mille
personnes des droits politiques et civiques dont elles jouissent
aujourd'hui, débouchant à l'évidence sur un affrontement communautaire
majeur auquel la Belgique aurait peu de chances de survivre.
Soit dit en passant, l'histoire risque de juger sévèrement les
bourgmestres et politiciens prétendument démocrates - comme Jean-Luc
Dehaene - qui se font aujourd'hui les émissaires liberticides de
l'incivisme et de l'exclusion. Car chacun peut voir que l'ombre du
Vlaams Blok/Belang se profile derrière cette agitation.
L'élargissement de la capitale serait à coup sûr un progrès : Bruxelles
serait moins enclavé et le bilinguisme de ces communes serait reconnu.
Mais la majorité des francophones de la banlieue résident en dehors des
six communes où ils sont majoritaires, et dont l'inclusion modifierait
peu la réalité sociale d'une ville bilingue mais très majoritairement
francophone. Bruxelles traite ses flamands comme une faible minorité, la
mieux protégée du monde sans doute, mais minorité quand même.
Il serait plus intelligent et plus logique de prendre le problème par
l'autre bout. L'arrondissement de Bruxelles-Hal-Vilvorde est
linguistiquement beaucoup plus équilibré que les dix neuf communes du
centre ville. Pourquoi ne pas transformer en troisième région tout
l'arrondissement, élargi au besoin à d'autres communes limitrophes et
sociologiquement analogues comme Tervuren ?
Cela permettrait de résoudre une fois pour toutes une série de
problèmes, y compris celui posé par la cour d'arbitrage. Les deux
principales communautés seraient dans la capitale sur pied d'égalité,
les droits électoraux et civiques de tous seraient respectés, la région
centrale du pays serait au contact des deux autres.
Rien n'empêcherait ensuite de simplifier radicalement les institutions
en abolissant les provinces pour étendre à l'ensemble du pays un
découpage par arrondissements, c'est-à-dire des entités de dimension
comparable à celle des cantons suisses.
Cette proposition simple, claire, évidente me paraît seule capable de
faire barrière à l'extrémisme et de sauver la Belgique. Mais elle n'est
avancée par aucun politicien crédible. Je crains que cette démission ne
témoigne de la pusillanimité ou de la lâcheté des démocrates, au Nord
comme au Sud, et qui en laissant l'initiative au Vlaams Belang et à ses
satellites préparent le suicide de la Belgique.
Pour arrêter cette dérive catastrophique pour la paix civile et la
sécurité future de nos concitoyens, il faut une démarche citoyenne.
Alors, s'il vous plaît, si vous êtes d'accord, faites le savoir autour
de vous et par tous les moyens. Il n'est peut-être pas trop tard.